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Le QI Gong passe par le corps.

Un de mes articles paru dans la revue de médecine chinoise MTC Mag

en Mai 2021. C'est une introduction/encouragement à la pratique du Qi Gong, au travail avec le corps pour cultiver la libre circulation de nos souffles vitaux.


" Lorsque l'on parle de Qi Gong nous nous représentons souvent un ensemble de mouvements en relation les uns avec les autres. Des mouvements lents, des mouvements amples. Le Qi Gong est à fois un exercice du mouvement, de l'équilibre, et de l'équilibre dans le mouvements. Percevoir le moment où le mouvement est en train de naître. C'est aussi un exercice quotidien/une pratique de l'ancrage.

Un ancrage émotionnel, un ancrage mental. Le Qi Gong peut être une forme de méditation à part entière.


Ces généralités sont connues de chacun.


Son apprentissage donne souvent lieu à discussions entre les pratiquants, les enseignants et parfois entre "maîtres". Pourtant tous s'accordent sur un point : le Qi Gong passe par le corps.

Que les formes étudiées et pratiquées soient anciennes, traditionnelles, ou d'apparition plus récente, le Qi Gong en tant que pratique interne est une marche vers la santé, il passe par le corps. Indéniablement.

De même qu'un arbre prend le temps d'enfoncer ses racines dans le sol pour déployer ses branches, le Qi Gong est une pratique importante, il y a presque une obligation de lenteur pour que la conscience se dépose strate après strate dans le substrat du corps. C'est une porte vers l'alchimie interne, un miroir où se dessinent et transmutent les différentes facettes de notre personnalité, de notre corps. Au travers de la pratique du Qi Gong, il peut nous arriver de parcourir des sentiers inconnus, inconfortables. Déplaisants parfois car trop de lumière y est apportée sur nos ombres. Et pourtant, nous pouvons tous y faire l'expérience de "l'état de Qi Gong", ce moment où nous sommes conscients de la pratique. Nous sommes à la fois actant et observateurs de ce qui se déroule dans notre corps. Cet état où la conscience reste présente mais laisse la place maîtresse à la sensation. Sensation qui dessine sur le tableau de notre regard intérieur ses volutes et ses mouvements, ses transformations et ses propres dissolutions.


Nous y reviendrons plus tard dans un futur article.


Il y a là une richesse incontestée de l'art interne, la descente progressive à l'intérieur de notre corps que propose toute pratique sérieuse et assidue. Le Qi Gong ouvre les champs du corps pour que s'y dépose lentement la conscience raffinée de la Vie qui nous parcourt et à laquelle nous prenons part.

Avec l'apport du taoïsme et de la médecine chinoise, sans parler ici de religion mais de la théorisation et de l'observation que ces deux disciplines présentent, nous savons que le corps est un lieu d'expression du vivant, un lieu d'expression où se mêlent les souffles, où ils s'engendrent les uns les autres, où ils se différencient par leur fonction et leur circulation avant de retourner vers une unité, préparant déjà les prochaines mutations.


Ce corps que nous habitons, parfois tant bien que mal, nous est un outil précieux à l'intérieur duquel la Vie élabore, tout en les parcourant, ses propres voies de circulation. Il ne s'agit pas ici de mentaliser ou d'user de pensée magique disant "je sens mon Qi dans Yun Men" ou bien "les souffles de la terre nourricière parcourent mon ventre". personnellement, et d'expérience, j'ai tendance à dire que les sensations c'est comme la confiture... Moins on en a, plus on étale...

Je suis peut être un peu sévère mais c'est le chemin parcouru qui me pousse à dire cela - et, respectant les mutations incessantes de la vie, j'ajouterai "pour l'instant" - car ce sont les experts côtoyés, les maîtres quittés, perdus, retrouvés, le maître cher au coeur et tellement décevant puis soudain lumineux et insoutenable qui m'ont appris avec force parfois et bienveillance souvent que l'art interne et le Qi Gong en particulier est d'une délicate intimité avec soi-même, un miroir aux reflets multiples. Et tout ceci est en nous.


Le Qi Gong passe par le corps. Mais alors pourquoi s'astreindre si c'est en nous ?


Les chrysalides qui nous habitent nous confortent et nous hantent, demandent nourriture et raffinement; Il en naîtra quelque chose, de pérenne ou de nébuleux. S'astreindre à la pratique peut dérouter, voir dégouter. Je pense que c'est "l'astreinte" qui bloque dans nos esprits. Rarement nous acceptons de céder à l'astreinte de nos libertés; et puis il y a dans le terme "astreinte" la dimension de résultat, et donc potentiellement d'échec. Nous pourrions dire du Qi Gong qu'il est important, quelle que soit la forme, de la pratiquer. Le pratiquer encore. Le pratiquer beaucoup. Et encore une nouvelle fois le pratiquer, sans rien attendre en retour. C'est une manière de ne pas fixer l'esprit sur un objectif et risquer de manquer tout ce qui se passe à côté. Comme un archer trop focalisé sur la cible qui oublie de visualiser l'ensemble. J'emprunte ici à Nicolas Boileau, car l'art interne possède cette délicatesse qui noue l'art poétique : "Hâtez-vous lentement ; et, sans perdre courage, vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage : polissez-le sans cesse et le repolissez ; ajoutez quelques fois et souvent effacez". "


Vous trouverez la suite de l'article sur le site de la FNMTC et du MTCmag.

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